Comment concilier développement touristique et habitat à l’année ?

Chef de projet : Virginie GENDROT
Commanditaire : Communauté de communes de Belle-Île-en-mer
Partenaires : Cabinet EOL (habitat & urbanisme), AVOXA (avocats), agence D’une idée l’autre (agence de communication)
Contexte & objectifs :
Composée de quatre communes (Bangor, Le Palais, Locmaria et Sauzon), la communauté de communes de Belle Île en Mer est une des destinations phare de Bretagne. Alors que l’île compte 5483 habitants à l’année, ce chiffre passe à 40 000 personnes l’été. L’île est confrontée, comme toutes les îles du Ponant, à une tension au niveau de l’habitat en raison de sa forte attractivité touristique.
Plus que jamais depuis la crise sanitaire, il y a un réel besoin de réguler les locations saisonnières si on veut préserver l’acceptabilité du tourisme par les habitants.
Il y avait une forte dimension politique car il ne suffit pas de dire « il y a trop de meublés de tourisme » pour régler le problème. C’est beaucoup plus compliqué que ça. Car il ne faut pas croire que les propriétaires de meublés de tourisme sont uniquement des investisseurs basés à Paris… loin de là !
Notre accompagnement à la définition des mesures de régulation des meublés de tourisme sur l’île a permis :
- D’intégrer des informations contribuant à une meilleure perception de la problématique, une meilleure connaissance du parc de meublés touristiques
- De déterminer les attentes en termes d’objectifs tant quantitatifs que qualitatifs
- De valider la méthodologie et le calendrier d’intervention et les modalités du processus d’étude
- D’appréhender le contexte territorial et d’accompagner la collectivité à la bonne appropriation des futures mesures de régulation
Actions & méthodologie :
Cette mission de 10 mois s’est déroulée en 3 temps :
Phase 1 : Réalisation d’une étude stratégique et de faisabilité préalable à la mise en œuvre des procédures comprenant un diagnostic synthétique de l’habitat et une caractérisation du parc de meublés touristique, une évaluation de l’applicabilité des procédures de régulation, une définition des enjeux et des objectifs locaux pour définir un plan d’actions. Nous avons organisé plusieurs ateliers de concertation composés d’élus mais aussi d’habitants (propriétaires de meublés, notaires ou personnes ayant des difficultés à trouver un logement à l’année) et d’hébergeurs professionnels (hôtels, campings, agences de location…) afin de savoir où mettre le curseur. Une fois les mesures de régulation décidés collectivement, nous avons organisé deux réunions publiques d’information. Les débats houleux au début ont fait peu à peu la place à un vrai dialogue des différents acteurs aux intérêts divergents pour aboutir à un compromis : favoriser l’habitat à l’année tout en continuant de conserver les lits touristiques en meublés de tourisme, nécessaires pour accueillir les visiteurs l’été (tourisme = 1ère économie de l’île).
Phase 2 : Accompagnement des communes dans la rédaction des règlements associés à la procédure d’autorisation de changement d’usages et des projets de délibérations. Il ne suffit pas de faire des copier-coller de délibération existante : il faut caractériser la tension au niveau de l’habitant et apporter tout un arsenal d’argumentaires juridiques pour être certain de ne pas être attaqué au tribunal administratif.
Phase 3 : Elaboration du plan et des outils de communication adaptés en fonction des cibles : B to B (élus et techniciens des communes et de l’EPCI en contact avec les propriétaires de meublés de tourisme) et B to C (propriétaires de meublés de tourisme, qu’il s’agisse d’habitants, de résidences secondaires ou d’entreprise).