Malgré une inflation record sur les prix des séjours, les Français maintiennent leur budget vacances et partent même plus nombreux cet hiver. Une tendance qui confirme que le tourisme est devenu une priorité absolue dans les dépenses des ménages.

Visuel qui montre les chiffres sur les départs en vacances des français cet hiver.

Des prix en forte hausse… mais des départs en progression

Les chiffres sont éloquents : le prix des vacances à l’étranger a augmenté de 30% en 4 ans, voire de plus de 40% pour certaines destinations. Pourtant, selon le baromètre Protourisme, le nombre de vacanciers envisageant de partir à l’étranger cet hiver est en hausse de 7%.

« Cet hiver, les tarifs sont au plus haut, à l’exception de quelques-uns en baisse, aux États-Unis surtout et en Asie aussi. Pourtant, près de 3 millions de Français ont choisi de passer leurs vacances à l’étranger », souligne Didier Arino, directeur de Protourisme.

Le tourisme devient une priorité

« Aujourd’hui, les gens veulent s’acheter des loisirs. Les vacances sont devenues une priorité », explique le directeur de Protourisme. « Il y a un besoin impérieux de s’évader. »

Cette analyse se confirme par un changement profond dans les arbitrages budgétaires des Français : de plus en plus de vacanciers disent vouloir gagner de l’argent pour s’offrir des vacances, quitte à faire des arbitrages sur d’autres postes comme les vêtements, le mobilier ou l’achat d’une voiture.

Des professionnels rassurés après un automne d’inquiétude

Selon le baromètre Orchestra pour Les Entreprises du Voyage, les prévisions d’activité sont meilleures que l’an passé : le nombre de voyages progresse de 5,4% et le budget reste stable (-0,5%), à 3 916 euros par panier.

L’Égypte, grande gagnante de l’hiver

Le moyen-courrier reste la zone la plus dynamique. Si le Maghreb et les îles progressent, c’est l’Égypte qui connaît le retour en grâce le plus impressionnant avec une progression de +46,6%.

« L’Égypte progresse très fortement, sans doute portée par l’ouverture du nouveau musée au Caire »,

explique Alain Capestan, PDG de Comptoir des Voyages. Cette analyse confirme l’impact du Grand Musée Égyptien sur la dynamique touristique du pays, comme nous l’évoquions dans notre précédente analyse.

Le palmarès des destinations moyen-courrier

  • Égypte : +46,6% (effet Grand Musée du Caire)
  • Cap-Vert : +11,8%
  • Tunisie : +4,9%
  • Maroc : +2,3%

En revanche, les destinations nordiques s’inscrivent en baisse notable, avec la Finlande et l’Islande qui voient leurs réservations diminuer au profit des destinations ensoleillées.

Le long-courrier se reprend

Après plusieurs mois de décroissance à deux chiffres, le long-courrier progresse enfin, porté par une recherche massive de destinations soleil balnéaires.

Top 3 des destinations long-courrier

  1. Mexique : +10,6%
  2. Thaïlande : +2,4%
  3. République dominicaine : +2,2%

L’Asie dans son ensemble bénéficie d’un regain d’intérêt avec le Vietnam, la Thaïlande et le Japon en tête des progressions.

Le « revenge travel » continue de défier les pronostics

Contrairement aux prévisions pessimistes, le phénomène du « revenge travel » – cette soif de voyages post-Covid – est loin d’être terminé.

« Le revenge travel est loin d’être fini, en atteste la croissance du transport aérien sur la clientèle loisirs », confirme Didier Arino.

Entre le 1er novembre et le 30 avril, le Seto anticipe une augmentation des départs de 7% en nombre de voyageurs et de 9% en volume. Des chiffres qui témoignent d’une tendance durable, malgré un contexte économique incertain.

Une évolution structurelle des comportements

Au-delà des chiffres, c’est un changement profond dans la hiérarchie des priorités qui s’observe. Les vacances ne sont plus une variable d’ajustement dans le budget des ménages, mais deviennent un poste incompressible, au même titre que le logement ou l’alimentation.

Malgré un recours massif à l’organisation de son séjour par soi-même pour maîtriser les coûts, les professionnels du voyage maintiennent leur activité et enregistrent même des progressions significatives.

Cette résilience du secteur touristique face à l’inflation démontre que le besoin d’évasion et de dépaysement s’est ancré durablement dans les habitudes de consommation des Français.