Les vacances de la zone A débutent : les taux de réservations oscillent entre 70 et 95% selon certaines stations ou semaines. Que représentent les vacances d’hiver pour les stations de montagne  en termes de fréquentation et de chiffre d’affaires ?

France info TV – Interview de Didier ARINO du 4 février 2023

Les taux de réservation sont bons, voire excellents pour certaines stations ou certaines semaines avec des taux qui oscillent entre 70 et 95%. On constate le retour des clientèles françaises qui avaient été frustrées de ne pas avoir pu skier pendant la période de covid et dernièrement, pendant la période de Noël avec le manque de neige. Pour les vacances de février, toutes les conditions sont réunies avec un enneigement bon, voire exceptionnel, pour la plupart des stations. La bonne météorologie de cette semaine va encore accélérer les réservations de dernière minute.

L’autre bonne nouvelle est le retour des clientèles étrangères européennes et lointaines qui n’avaient pas pu venir pendant la période de covid. Le 1er contingent, ce sont les Anglais qui peuvent représenter jusqu’à 40% de la fréquentation dans certaine stations. Le besoin des Français de retrouver le grand air, de pratiquer des activités sportives ; le fait que les stations se soient diversifiées contribuent à accroître l’attractivité de la montagne.  

Les vacances de février sont fondamentales en termes de CA car elles représentent plus de 40% du CA total de la saison hivernale. Pour certaines stations, ces vacances représentent même plus de 50% du CA ! Ceci est d’autant plus vrai que la neige a manqué à Noël. Les vacances de février sont donc fondamentales pour les acteurs. Même si cela ne suffit pas à faire une excellente saison ; il faudra que cela se prolonge en mars et aux vacances de Pâques, en sachant que le calendrier n’est pas très favorable cette année. Le fait que les voyants soient au vert, que les saisonniers puissent enfin travailler est une bonne nouvelle à la fois pour les vacanciers mais également pour l’emploi et le développement économique des vallées qui ont besoin de l’activité touristique.

La CGT-FO a appelé à la grève des remontées mécaniques. Pour le moment, ce mouvement ne semble pas suivi. Si le mouvement devait prendre de l’ampleur, ce ne serait pas bon pour les vacanciers mais surtout pour les saisonniers et les acteurs de la montagne. Car non seulement, il y a une augmentation très forte du coût de l’énergie qui pèse +15% du CA dans certaines stations, mais il ne faut pas oublier que le secteur a été fragilisé par la pandémie. Il ne faudrait pas que la conséquence soit la fermeture définitive de certaines stations en difficulté.

La saison d’hiver sera belle et c’est une bonne nouvelle donc on peut se réjouir car les vacances sont fondamentales pour les Français. Pour autant, il faut se préoccuper des saisonniers et œuvrer pour un développement touristique plus durable avec une responsabilité sociale.

L’enjeu de demain est de construire le tourisme du futur plus inclusif, qui bénéficiera encore plus aux habitants de ces territoires.

Seulement ¼ des Français partiront cet hiver à la montagne. Ce ne sont pas des vacances pour tout le monde, même si la fréquentation est un peu plus importante que les années précédentes, ceci est d’autant plus vrai dans le contexte d’inflation actuel. Pour les classes populaires, pour la plupart des Français, les vacances c’est uniquement l’été. La clientèle qui part à la montagne est une clientèle de multipartants. Le budget est plutôt en augmentation cette année. Les personnes qui partent en vacances cet hiver veulent préserver leur budget vacances en faisant des efforts sur d’autres postes de dépenses.

En parallèle, on constate un retour du tourisme urbain et du tourisme balnéaire pour ces vacances d’hiver. Cela renvoie à l’enjeu d’un tourisme à l’année dans les stations littorales. Le secteur du tourisme participera clairement cette année à la reprise de l’activité économique française. C’est une très bonne chose pour les territoires car si on fait du tourisme c’est pour pouvoir « vivre au pays », pour générer de l’emploi et des retombées économiques. Tout le monde a pris conscience de l’importance de ce secteur pendant la période de covid. Le tourisme, ce n’est pas seulement Paris et quelques grandes métropoles. C’est une activité majeure pour de nombreux territoires.