44% des Français ont l’intention de faire une escapade pendant les vacances d’automne, près d’1 Français sur 4 partira en vacances et 20% en court séjour, une moyenne identique aux années précédentes.

France 2 – TELEMATIN – 19 octobre 2024 avec Maya LAUQUE et Damien THEVENOT- Interview de Virginie GENDROT

Une arrière de saison de plus en plus importante

On est dans le prolongement de la saison estivale. Ces vacances d’automne prennent de plus en plus d’importance pour les professionnels du tourisme depuis qu’elles durent 2 semaines + 3 zones en même temps. Ils sont de plus en plus nombreux à rester ouverts jusqu’aux vacances scolaires inclues, les parcs d’attraction notamment. Il y a quelques années, beaucoup de sites de loisirs fermaient début septembre-voire fin septembre ; aujourd’hui ils ne ferment qu’après les vacances de la Toussaint. Le Puy du fou, par exemple, attend 200 000 visiteurs pour les vacances d’automne et ferme début novembre. Pour les parcs d’attractions, 20% du chiffre-d’affaires est réalisé à l’automne en général. Ces derniers ayant souffert cet été, ils comptent sur les vacances de la Toussaint pour se refaire une santé. De nombreuses offres spéciales, de dernière minute, sont proposées. Certains surfent sur Halloween pour attirer les familles comme le Parc Astérix réputé pour ses mises en scènes et sa parade de l’horreur. Les vacances d’automne sont avant tout des vacances familiales . Halloween est l’occasion rêver de proposer des offres spécifiques qui font plaisir aux enfants.

« On sacrifie tout sauf ses vacances » ! Plus le climat est anxiogène plus les gens ont besoin de s’évader, de se changer les idées, de prendre soin d’eux, de partager des moments privilégiés entre amis ou en famille.

Vacances de la Toussaint : une programmation très en avance ou sur un coup de tête en fonction de la météo ?

Il y a beaucoup de dernière minute et en particulier pour les vacances d’automne car la météo est incertaine. On s’attend à des prévisions plutôt positives mais il est difficile de prévoir quel sera le succès de ces vacances ; tout va dépendre du temps qu’il fera. Ce qui est certain c’est qu’à la sortie de l’été, et avec un mois de septembre extrêmement pluvieux, les gens ont besoin de se changer les idées, de se divertir.

A la Toussaint, beaucoup de départs se font en hébergement gratuit (dans la famille ou chez des amis), donc la nécessité de réserver son séjour est moins présente par rapport aux autres périodes de l’année. Pour ceux qui partent en hébergement marchand (hôtel, meublés…), la recherche de bons plans est de mise.

A la rentrée, on a souvent moins d’argent, les budgets sont peut-être plus serrés. Quels impacts ?

Les gens changent leurs comportements par rapport aux restrictions budgétaires. Ils s’adaptent. Parmi les bons plans recherchés, on peut citer :

  • L’échange de maison qui est en plein essor. Home Exchange a ainsi doublé son nombre d’adhérents en 3 ans. Ils comptent aujourd’hui 175 000 membres (multiplié par 2 en 3 ans). En 2024, ils ont enregistré 34% d’échange de maison en plus par rapport à 2023. Il y a un vrai engouement pour ce type de bon plan.
  • Le tourisme de proximité avec une recherche de bien-être, en particulier à l’entrée de l’hiver. Des destinations comme Bagnoles de l’Orne en Normandie par exemple, avec sa thalasso, ses circuits de randonnée pédestres et équestres, son positionnement « Green » séduit aussi en hors saison. Pas besoin d’aller loin pour se faire plaisir !
  • La diminution des durées de séjour. Ainsi VVF vend de plus en plus de séjours de 4-5 jours, au détriment des séjours de 7 à 10 nuitées. On part mais moins longtemps.
  • Les offres « tout compris » remporte à très grand succès  car elles évitent les mauvaises surprises. Lorsque l’on a payé une fois, on ne ressort plus le portefeuille pour les repas, les activités, etc. Le budget est maitrisé.

On part « Moins loin, moins souvent, moins longtemps ».

Une hausse généralisée des prix dans le tourisme : à quelle hauteur et pourquoi ?

Le prix des hébergements a augmenté depuis 5 ans avec une croissance bien supérieure à celle de l’inflation. +26% sur le prix moyen d’un hôtel par rapport à 2019. Une nuit dans un hôtel 3 étoiles c’est 134 euros en 2024 contre 97 euros en 2019. Une location sur Airbnb, +39% en moyenne entre 2019 et 2024. + 23% dans la restauration (une salade césar qui coûtait 14€ en 2021 coûte désormais 17,50€). Les vols pour l’étranger depuis la France ont augmenté de 32% entre 2017 et 2023. Les Parcs d’attractions n’échappent pas à la règle : 1 entrée adulte à Disneyland, dans les 2 parcs, coûte 134€ en 2024, soit une augmentation de 25% en 5 ans.

Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation des prix : le phénomène de rattrapage post- covid en 2021 et 2022 (période pendant laquelle on dépensait sans compter), l’augmentation du coût des matières premières et de l’énergie, le remboursement des prêts garantis par l’état, l’augmentation des salaires du secteur de l’hôtellerie et de la restauration qui peinaient à recruter, les investissements de certains professionnels pour monter en gamme qui répercutent sur ll prix (comme Center parcs). Cette conjoncture à amener les professionnels à augmenter leur prix de manière plus importante que l’inflation. Certains ont clairement abusé ; des moules-frites à 21€ comme on l’a vu cet été, ce n’est plus possible ; les Français ne l’acceptent plus. Face aux restrictions budgétaires de 2024, on peut s’attendre à un retour à la normale des prix dans le secteur du tourisme.

La clientèle étrangère est-elle plus intéressante que la clientèle domestique pour les professionnels du tourisme ? Les JO ont-ils eu un impact sur le tourisme en 2024 ?

La clientèle étrangère est particulièrement intéressante par rapport au pouvoir d’achat car elle consomme davantage que la clientèle française. Cet été, c’est vraiment la clientèle étrangère qui a permis de limiter la casse (car les Français sont moins partis) : les Américains, le retour des Asiatiques, mais surtout les Européens (le grand bassin de clientèle étrangère en France).

Il est un peu tôt pour mesurer l’impact des JO sur le tourisme cet automne. A court terme, nous avons même perdu 2.5 millions de nuitées touristiques cet été selon l’INSEE. On s’attend vraiment à des retombées positives économiques plutôt sur le long terme. L’image de Paris et de la France ont été incroyables. C’était une image de carte postale avec un très bon accueil et l’image d’un territoire très sécurisé. On s’attend à des retombées positives à partir de l’année prochaine.