Les restaurateurs avaient rendez-vous, ce matin, avec Emmanuel Macron, président de la République pour parler de leur situation, après le déconfinement du 11 mai prochain.

Le secteur de la restauration est très hétérogène, et on observe des situations très différentes.

Les restaurants parisiens, qui ont des petites salles et qui ne peuvent pas permettre une distanciation sociale, n’ont pas d’intérêt à réouvrir tout de suite, compte-tenu de l’écroulement des clientèles étrangères et d’un marché qui va redémarrer très lentement. En revanche, les restaurants saisonniers qui font leur chiffre d’affaires pendant la saison estivale, doivent réouvrir le plus rapidement possible sous peine de disparaître.

De plus, dans les stations balnéaires, la plupart des couverts sont servis en extérieur. Il suffit donc d’avoir des dérogations des mairies pour agrandir les terrasses, permettre cette distanciation sociale et répondre aux attentes des clientèles.

Selon nos estimations, si les restaurants réouvraient le 15 mai, le secteur perdrait déjà a minima 150 000 emplois directs et 150 000 emplois indirects et induits. Comme beaucoup d’autres domaines, les pertes ne se réduisent pas aux professionnels du tourisme, mais génèrent un effet boule de neige en affectant leurs fournisseurs, les commerçants, les artisans qui ont misé sur la fréquentation touristique pour compléter leur activité.

Ce sont des pans entiers de notre territoire qui seraient affaiblis. Le mouvement des Gilets jaunes est issu de cette France péri-urbaine et rurale, dont les petits commerces (boulangerie, pharmacie…) dépendent de ce complément apporté par l’activité touristique. Donc au-delà de la crise sanitaire, on risque d’avoir une crise économique, une crise sociale, une crise des territoires.