Jamais les Français ne sont autant partis en France : des vacances au camping au séjour dans la résidence secondaire, comment se déroule ce nouvel été en temps de crise sanitaire ? Quels sont les gagnants et les perdants ? Tour d’horizon des grands enjeux dans l’émission C dans l’air avec Jean Viard, Sandra Hoibian du CREDOC, Isabelle Rey-Lefebvre, journaliste au Monde, Jérôme Fourquet de l’IFOP et Didier Arino de Protourisme.

1ère partie de l’émission – la suite de la vidéo à la fin de l’article.

La proximité encore grande gagnante cette année

6 Français sur 10 ont décidé de partir en vacances cet été. Parmi eux, 85% vont rester en France. En 2019, ils n’étaient que 60% à choisir l’Hexagone comme destination. Cette année, ils étaient 35% en janvier à planifier un séjour à l’étranger pour cet été, mais plus de la moitié a renoncé en raison de la crise sanitaire. Finalement, ils devraient être 15% à partir à l’étranger : les professionnels du tourisme ont une belle opportunité pour convaincre au dernier moment les indécis.

Au-delà des séjours qui se feront dans un hébergement payant, il est important de séduire également des clientèles de proximité, qui ne partent pas forcément en vacances mais adoptent des pratiques touristiques en restant dans leur région, voire dans leur département : aller à la plage, dans des festivals, des parcs de loisirs…

Stations balnéaires ou destinations nature ?

En France, ce sont les littoraux qui font le plein : l’Atlantique et la Bretagne étaient très bien réservés en amont, avec une prime aux opérateurs qui ont lancé leur commercialisation très tôt ; en effet, les réservations de dernière minute se portent aujourd’hui plutôt vers le sud-est et la côte méditerranéenne qui bénéficient d’une météo plus clémente.

Les destinations de l’intérieur, comme l’Auvergne ou les Alpes de Haute-Provence, profitent aussi d’un bel afflux de clientèles. En 2021, le succès de ces destinations vertes est pourtant moins important qu’en 2020 : les Français reviennent un peu aux vacances du « monde d’avant » avec une affluence considérable dans les stations littorales : le Pays Basque, le Bassin d’Arcachon, la Corse, le littoral d’Occitanie, le Golfe de Saint-Tropez… En plus des clientèles françaises, les professionnels du secteur voient également revenir des clientèles européennes du Benelux, d’Allemagne, de Suisse… rassurées par la mise en place du pass sanitaire.

Crise sanitaire et météo : les Français s’adaptent

La crise sanitaire agit comme un accélérateur de tendance : la recherche de nature, d’authenticité, de proximité émergeait déjà avant la crise, mais prend de l’ampleur aujourd’hui. Elle se heurte néanmoins à une force d’inertie importante autour des vacances, qui pour beaucoup restent avant tout un séjour en famille, souvent au même endroit, pour se retrouver et partager de bons moments, généralement à la mer.

Il faut toutefois rester prudent et attendre la fin de la saison pour tirer des conclusions, car la météo joue à plein dans la décision du lieu de séjour. 60% des clients sont influencés par la météo, et 30% sont prêts à écourter leur séjour si la météo est mauvaise.

Le marché de l’immobilier bouleversé

Qu’il s’agisse de s’installer définitivement en province ou d’acheter une résidence secondaire, le marché de l’immobilier évolue aussi, impacté par la crise sanitaire. Alors que 1/4 des Français aimerait acheter une résidence secondaire, la question des lits froids et des relations avec les habitants permanents se pose de plus en plus.