Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État, a annoncé au début du mois d’août, que la France atteindra les 50 millions de touristes étrangers grâce à un été meilleur que prévu. Eléments d’analyse avec Didier Arino dans BFM Business

La saison est globalement meilleure que ce qu’on pouvait espérer il y a quelques mois. Le marché domestique se porte très bien, avec des taux de départ extraordinaires : ce sont ainsi 37 millions de Français qui comptent partir cet été, et 9 sur 10 vont rester en France.

Les clientèles européennes sont également en reprise, issues du Bénélux, de la Suisse. Ces touristes se trouvent confrontés aux mêmes difficultés que les Français : les destinations lointaines restent limitées, et la progression de l’épidémie dans les destinations soleil classiques du sud de l’Europe a entraîné un report vers la France. La Côte d’Azur a fortement profité de cette vague de réservations de dernière minute, avec une hausse d’activité par rapport à 2020. Le pass sanitaire a aussi contribué à rassurer ces clientèles.

En revanche, les clientèles lointaines restent quasiment absentes. Elles représentent en temps normal 20% de la fréquentation, mais surtout 40% des recettes. Leur absence pèse lourd pour les destinations qui dépendent de ces marchés : l’Ile-de-France, la Côte d’Azur et Nice, la Normandie, et les métropoles en général. L’hôtellerie haut de gamme et le segment luxe sont les premiers touchés.

A cela s’ajoute l’absence des Britanniques : avec 12 millions de visiteurs en France, ils constituent la première clientèle touristique étrangère. Entre la reprise épidémique et les restrictions de circulation imposées par B. Johnson visant directement la France, ces clientèles ne seront pas au rendez-vous en 2021.

Atteindre les 50 millions, ce sera compliqué. Nous avons déjà 5 millions de retard par rapport à 2020, alors que janvier et février avaient été normaux l’an dernier. Mais au fond, ce n’est pas tellement le chiffre des 50 millions qui compte, c’est plutôt la consommation touristique qu’ils génèrent, et le manque à gagner pour bon nombre d’établissements.