L’exécutif a annoncé une prise en charge des coûts fixes et la possibilité de recourir au chômage partiel si l’entreprise a perdu plus de 65% de chiffre d’affaires.

Les acteurs subissent cette crise depuis 2 ans, la perte globale de chiffre d’affaires est estimée à 130 milliards d’euros. Les mesures prises ont été fortes et elles ont permis d’éviter les faillites. Les nouvelles mesures de restriction pèsent sur les entreprises touristiques, mais les situations sont variées au sein du secteur.

Les saisonniers ont bénéficié d’une belle saison d’été par exemple, alors que les professionnels du tourisme urbain connaissent de grosses difficultés. Les hôteliers accusent encore une perte de 30% d’activité par rapport à 2019, jusqu’à 50% à Paris ou Strasbourg. Les compagnies aériennes et les agences de voyage sont les secteurs qui ont subi de plein fouet la réduction, voire l’arrêt des réservations de départ vers l’étranger ; déjà lourdement endettées, confrontées au début du remboursement des PGE souscrits, les perspectives sur les prochains mois restent sombres.

Pour autant, il est clair que le gouvernement ne peut pas laisser le tourisme français sous perfusion en permanence. Aujourd’hui, les négociations portent sur le seuil pour la perte de chiffre d’affaires qui permettra de toucher les aides ; les entreprises espèrent faire descendre le seuil à 40% de perte. Le principal espoir du secteur reste cependant la levée des restrictions et le redémarrage des activités.

La saison hivernale s’annonce globalement bonne grâce aux clientèles françaises. Le taux d’occupation moyen en station à Noël était ainsi de 74% contre 84% en 2019. Toutefois, les stations qui dépendent fortement des clientèles étrangères, et en particulier les Britanniques, sont fortement impactées.

Cela doit nous interroger sur notre modèle. Se concentrer sur les clientèles lointaines, miser sur une seule saison sur l’année… c’est une aberration économique, sociale et écologique, avance Didier Arino. Il faudrait développer un tourisme à l’année, renforcer la « basse saison », que ce soit l’été à la montagne ou l’hiver dans les stations balnéaires, diversifier les clientèles et les offres… La fin de la crise pourrait être une opportunité considérable.