Invité de l’émission Le Téléphone Sonne sur France Inter, Didier Arino fait le point sur cette saison 2020 forcément particulière.

On a constaté un rattrapage considérable sur juillet août, puisque la saison avait démarré en juillet avec un retard de  25 à 40% : les réservations de dernière minute et la volonté de partir, surtout dans des grands espaces, et de découvrir des territoires préservés ont permis un bel été pour les destinations de l’intérieur et la montagne. La forte image de marque de destinations actives a joué à plein : Vosges, Jura, Lozère, Aveyron, Provence occitane, Ardèche… 

Globalement, les restaurateurs, sites de visite et prestataires d’activité ont connu une bonne saison – meilleure parfois que les hébergeurs, grâce aux flux à la journée et aux visiteurs de proximité. L’envie de partager, de se faire plaisir, de se retrouver a dopé la consommation touristique. C’est une excellente nouvelle, car cela a permis d’irriguer le tissu économique et social local et va sauver des centaines d’emplois, y compris dans des territoires reculés, et y compris dans des professions qui ne sont pas directement intégrées au secteur touristique : commerçants, viticulteurs, ostréiculteurs… 

A l’inverse, les opérateurs comme les agences de voyages, qui dépendent des départs vers l’étranger, connaissent de grandes difficultés. En effet, certaines destinations sont encore fermées aux touristes français, et l’incertitude sur la fermeture potentielle des frontières demeure.  

Ce qu’il faut noter toutefois, c’est le niveau de professionnalisme des acteurs touristiques français, qui ont fait de gros efforts pour assurer la sécurité : il n’y a pas eu de cluster lié au tourisme ou aux hébergements, y compris au Puy du Fou malgré la polémique autour de la Cinéscénie. L’été 2020 pourrait d’ailleurs se révéler riche d’enseignement pour le secteur : au lieu d’aller chercher des clientèles à l’autre bout du monde, il est essentiel de travailler la clientèle de proximité ; c’est l’opportunité de renouveler les clientèles en visant des jeunes couples, des familles avec enfants… et de répartir les flux sur l’année et sur le territoire.