Après la pandémie de COVID 19 et la guerre en Ukraine, c’est désormais une inflation de 5% qui pourrait menacer les vacances des Français. Pourtant, si 1 Français sur 2 dit avoir des difficultés financières pour partir en vacances, les taux de départ s’annoncent record. Les vacances sont « fondamentales », quitte à étirer un peu le budget, qui s’élève cette année à 1900€ en moyenne. Face à cet engouement, les professionnels du tourisme sont partagés entre la perspective d’un bel été et les difficultés à trouver du personnel.

On constate depuis juin 2021 une progression constante du tourisme dans l’Hexagone : l’été et l’automne 2021 ont été bons, le printemps 2022 a battu des records, et ce malgré une inflation qui atteint les 10% dans le secteur du tourisme. Après la période de crise sanitaire, les Français ont besoin de se retrouver, de se dépayser et de faire la fête, en témoigne le succès des festivals, concerts etc. Ils ont besoin d’activités de plein air, de se faire plaisir, d’apprendre… autant d’activités qui bénéficient au tourisme.

La guerre en Ukraine a pourtant failli interrompre cette reprise : on a vu un arrêt brutal des réservations les premiers jours, puis les vacanciers se sont peu à peu rassurés. Ils ont décidé finalement de partir, en privilégiant la France. 27% pensent tout de même partir à l’étranger, notamment vers l’Espagne, le Portugal et l’Italie, soit des taux similaires aux niveaux « pré COVID » de 2019. Mais en majorité, les Français partent moins loin et privilégient les destinations de proximité, en raison de l’augmentation du prix des transports (+15% le billet de train et +10% le billet d’avion) , des carburants, des taux de change…

Pour ceux qui restent en France, il existe des destinations montantes pour les petits budgets. La Vienne, par exemple, est une destination accessible pour les familles avec ses activités de pleines natures (parc de Dienné), ses sites de loisirs (Terre de Dragon), ses sites culturels UNESCO (Abbaye Saint Savin) ou encore ses hébergements insolites (Village Flottant de Pressac). La Sarthe ou encore la ville de Belfort (qui fête ses 100 ans !) sont d’autres destinations à envisager pour sortir des sentiers battus.

Du côté des professionnels, les acteurs se réjouissent des taux de départ importants, mais sont inquiets car ils peinent encore à recruter. Certains acteurs du tourisme se voient contraints de mettre un frein à leur activité par manque de personnel, notamment dans le secteur de la restauration. Les emplois du service n’attirent plus, souvent mal perçus.

«  Il s’agit bien sûr d’offrir des perspectives, mais aussi de revaloriser les métiers du service, déclare Didier Arino. Service n’est pas servilité : soit on se voit comme un simple porteur d’assiettes, soit on se perçoit comme le vecteur d’un moment de bonheur, où on fait découvrir des produits, du savoir-faire, avec beaucoup d’empathie. »