Les conséquences sur le tourisme parisien sont importantes, même si les commerçants parisiens ont été davantage touchés, dans l’immédiat. S’il est facile de dénombrer les annulations dans les hôtels parisiens, il est plus compliqué d’évaluer le nombre de réservations de dernière minute manquantes ou les répercussions à long terme sur l’image de la capitale.

A Paris, on compte environ 50 000 annulations et 120 000 reports, soit près de 3% du chiffre d’affaires des hôteliers parisiens. A cela s’ajoutent 300 000 nuitées supplémentaires « perdues » : des touristes qui envisageaient de passer les fêtes de fin d’année à Paris, en réservant à la dernière minute, et qui ont préféré d’autres destinations. En décembre, Paris, et notamment le quartier des Champs Elysées et l’avenue Montaigne, auraient dû connaître un taux de remplissage optimal, ce qui est loin d’avoir été le cas. En effet, les hôtels parisiens accueillent une part importante de clientèles nord-américaines, asiatiques…, des marchés très sensibles au risque et à la sécurité. En province, une ville comme Bordeaux, très attractive pour ces touristes étrangers, a également connu une baisse de fréquentation.

Au-delà des touristes étrangers, les clientèles d’affaires françaises ont aussi subi un net recul : dans ce cas, ce sont plutôt les blocages et les difficultés de circulation qui ont joué. La région Bretagne a été fortement touchée, avec une baisse d’activité significative pour les hôteliers, mais aussi les restaurateurs.

Il est encore tôt pour évaluer le manque à gagner pour le tourisme français, car les conséquences se feront surtout sentir au 1er trimestre 2019, avec un ralentissement déjà important des réservations pour les prochains mois. Il faudra attendre la fin du premier semestre 2019 pour dresser le bilan, mais les premières tendances vont de 500 millions à 1 milliard d’euros de retombées en moins.