La crise sanitaire a complètement changé la donne pour les vacances d’été : arbitrages France / étranger, choix des destinations en France, choix des hébergements, réservations de dernière minute… comment se présentent ces vacances post-confinement ? quelles sont les destinations qui fonctionnent et pourquoi ? et faut-il y voir l’esquisse des pratiques du « monde d’après » ? Didier Arino est l’invité de C dans l’air sur France 5 pour répondre à ces questions.

Le tourisme de proximité s’impose cette année : alors que les années précédentes, 30% des Français partaient à l’étranger pour leurs vacances d’été, ils sont 15% à opter pour un séjour hors de l’Hexagone cet été. Pourtant, il y a 3 semaines, ce taux était seulement de 5 à 10%. On pourrait observer sur l’été un léger glissement vers des destinations européennes de la part des Français indécis ou qui n’ont pas encore réservé.

Ces « retardataires » sont plus nombreux que d’habitude à cette période de l’année : les Français n’ont jamais été aussi friands des réservations de dernière minute. D’ailleurs, le profil des indécis n’est pas le même : on compte beaucoup de cadres, d’indépendants et de professions libérales qui ne savent pas s’ils pourront partir après avoir subi un coup d’arrêt de leur activité pendant 2 mois. De plus, ceux qui avaient prévu un séjour à l’étranger ont souvent encore une partie de leur budget engagé auprès des compagnies aériennes, avec des retards dans les remboursements, ou des avoirs sur des déplacements futurs.

Les acteurs du tourisme multiplient donc les opérations séduction et la bataille fait rage entre les territoires. Les hébergeurs pratiquent des promotions sur le mois de juillet, les destinations offrent des remboursements ou des bons cadeaux pour un séjour dans un hébergement partenaire pour les premières semaines de juillet ou l’arrière saison…  Pourtant les Français tendent à privilégier les locations saisonnières : ils recherchent avant tout des maisons pour partir à plusieurs, sur une dizaine de jours, plutôt sur le littoral ou dans l’arrière pays proche : la demande est très dynamique en Normandie, en Bretagne ou en Gironde, dans le Pays Basque ou dans le Var.

Pourtant la campagne et la montagne tirent aussi leur épingle du jeu. Ainsi les stations de ski, dont la saison hivernale a été écourtée, se réinventent en proposant un tourisme un peu différent. La crise sanitaire a accéléré la transition de la montagne qui s’éloigne du « tout ski » et se tourne vers la nature, les autres sports, le bien-être…