08 .07.2025
Les 3 et 4 juillet 2025, une grève des contrôleurs aériens a entraîné l’annulation de plus de 1 500 vols en France, perturbant le déplacement de plus de 700 000 passagers.
En seulement deux jours, autant de minutes de retard ont été enregistrées que sur une année entière.
Cette mobilisation soulève de nombreuses interrogations.
Didier Arino, directeur de Protourisme, a partagé son analyse sur France Info.
L’impact de cette grève va bien au-delà du transport : il touche à l’accessibilité aux vacances, au fonctionnement des acteurs du tourisme, et à une certaine idée de la justice sociale.
Un pouvoir de nuisance disproportionné ?
La grève, lancée par quelques centaines de contrôleurs aériens, a entraîné un chaos logistique majeur sur le territoire.
Au cœur de la période estivale, elle a paralysé les départs de centaines de milliers de vacanciers français et étrangers.
Alors que seul un Français sur deux peut se permettre de partir en vacances, ce blocage interroge : faut-il laisser une profession déjà très privilégiée avoir un tel impact sur la mobilité nationale ?
Des conditions de travail déjà avantageuses
La contestation porte, entre autres, sur l’obligation de « badger » à l’entrée instaurée suite à un incident grave à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, lorsque deux avions ont failli entrer en collision.
Ce jour-là, seuls 3 aiguilleurs étaient présents, contre 6 prévus.
Le BEA a mis en cause une désorganisation interne grave, révélant que certains contrôleurs utilisaient des badges communs pour pointer à la place d’autres collègues.
Pourtant, les conditions actuelles des contrôleurs aériens sont loin d’être pénalisantes :
- 32 heures de travail hebdomadaire, dont 25 % de pauses
- Un départ à la retraite 3 ans plus tôt que la moyenne
- Un revenu annuel net moyen estimé à 80 000 €
Dans ce contexte, le recours à la grève interroge l’opinion publique et génère un profond sentiment d’injustice sociale.
Des conséquences en cascade pour le tourisme
Résultat : le blocage des vacances de centaines de milliers de personnes… pour 272 grévistes.
Le sabordage des vacances d’une majorité par une extrême minorité soulève une vraie question de justice sociale.
Les compagnies aériennes logent les passagers à leurs frais
Les agences de voyages s’adaptent en urgence
Mais ce sont surtout les vacanciers qui paient l’addition.