Didier Arino, directeur de Protourisme, revient sur la faillite du voyagiste historique. Pour lui, la crise révèle la fin d’un modèle fondé sur le tourisme de masse.

Au-delà des impacts immédiats pour les clients et les employés en Grande Bretagne et dans le monde, la première conséquence de la faillite de Thomas Cook est le risque d’un phénomène « domino » : tous ceux qui sont fortement dépendants de la compagnie, comme les hôteliers, les réceptifs locaux, notamment dans les pays méditerranéens, risquent de ne pas être payés pour les prestations effctuées et de connaître des difficultés financières.

On pourrait aussi connaître des conséquences à plus grande échelle, en cascade, pour d’autres opérateurs qui ne sont pas en excellente forme actuellement, comme TUI. La crise traversée par Thomas Cook révèle en effet la fin d’un modèle fondé sur le tourisme de masse et les « volumes » de partants. Frappés de plein fouet par l’essor des agences en ligne et de la désintermédiation, ces mastodontes ne sont plus toujours adaptés aux attentes de clientèles en recherche de personnalisation, de découverte, de tourisme affinitaire… On remarque ainsi la fragilité de ces opérateurs historiques européens face à la concurrence des grands groupes américains ou des investisseurs chinois.