Le tourisme de proximité est populaire cet été : les Français partent davantage en France et choisissent plus souvent des destinations plus authentiques ou confidentielles. Amorce d’une mutation structurelle, ou bien simple réaction ponctuelle à la crise ?

Alors que les hôtels sont en grande difficulté et qu’un nombre important d’établissements est toujours fermé, les autres types d’hébergement parviennent à « sauver les meubles ». Les opérateurs qui dépendent des Français s’en sortent plutôt bien, avec un chiffre d’affaires correct malgré tout. Grâce à un afflux de réservations de toute dernière minute, le secteur enregistre au global une baisse de -5% à -20% selon les zones, ce qui était encore inespéré au mois d’avril.

Cette année ce sont les Français, qui partent davantage en France  et compensent en partie l’absence des clientèles étrangères, qui vont permettre de sauver la saison – et un grand nombre d’entreprises touristiques. Faut-il y voir un changement structurel, une nouvelle philosophie du tourisme ? On sent en effet émerger des demandes pour plus d’écologie, plus de qualité, plus de prestations… Mais dans le même temps, les Français recherchent toujours le prix le plus bas, ce qui est nécessairement contradictoire. Ainsi, les locations entre particuliers connaissent encore cette année un très fort succès, le type d’hébergement qui contribue le moins à l’économie locale en termes d’emplois, de charges…  Pour Didier Arino « un tourisme vertueux, plus inclusif, qui crée de l’emploi, ne peut être construit seulement par les professionnels, il passe aussi par une consommation responsable ».