Le tourisme était mal en point, avec plus de 30 milliards d’euros de perte de chiffre d’affaires depuis le début du confinement, plus de 2 millions d’emplois qui étaient sans activité, dont 1,3 millions d’emplois salariés au chômage partiel.

Nous ne sommes pas passés loin d’une catastrophe économique, sociale et de désertification de nombreux territoires qui vivent du tourisme.

Le secteur se remet peu à peu. Les réservations pour l’hôtellerie en juillet sont entre seulement 15 à 20 % de taux d’occupation. La règle des 100km a été une catastrophe. Le week-end dernier, il n’y avait personne dans les hébergements touristiques (y compris la clientèle de proximité) ni sur la plage ou dans les environs.

On constate un énorme retard de réservations pour juillet et août, tous types d’hébergements confondus, avec -28 % par rapport à l’an passé. Le tourisme aura besoin des réservations de dernière minute pour remonter la pente. Les acteurs du tourisme peuvent jouer la partie de la concurrence internationale et essayer de sauver cette saison touristique. Il ne s’agit pas de faire une belle saison, mais de sauver un maximum d’entreprises et d’emplois, car à l’issue de cette saison, il y aura des dégâts. 

Donner les règles de déconfinement et de distanciation sociale ainsi que les process prévus pour la sécurité sanitaire des vacanciers est fondamental. Les acteurs de l’hôtellerie de plein-air travaillaient dessus depuis 2 mois et n’attendaient que le feu vert. Aujourd’hui, des chaînes comme Sunélia ou Flower Campings ont fait des efforts considérables pour accueillir les clientèles en toute sécurité. 

Nous pouvons vivre des expériences absolument fabuleuses en France avec la montagne, la mer et la campagne. Nous avons de l’offre à profusion et des prix convenables lorsque l’on passe par les professionnels du tourisme. Jusqu’ici, ceux qui avaient tiré leur épingle du jeu étaient malheureusement ceux qui créent le moins d’emplois avec le moins de retombées économiques : les locations entre particuliers.

Quand les Français partent en vacances à la mer, ils veulent avoir plusieurs garanties : l’ouverture des plages, pouvoir aller à la piscine, être en contact avec le produit… Le grand défi pour les acteurs du tourisme va être d’aller au-devant des clientèles en leur disant : « voilà les prestations que l’on propose en toute sécurité et à un prix correct. » Dans des hébergements plutôt haut de gamme, il y a un travail formidable, comme chez Roussillhôtel par exemple, avec un très bon rapport qualité/prix.

Mais la fermeture des hébergements collectifs, que ce soit les campings, les villages de vacances ou les résidences de tourisme, avait poussé les Français vers ce type de location. Ils vont maintenant pouvoir réserver et se préparer à passer de vraies vacances, ce qui était encore incertain il y a quelques jours.

Il y a un enjeu extraordinaire qui doit nous pousser à raisonner le tourisme de demain.